2014, 20’46, couleur

« This film is just about going forward »
Un film entre la contemplation et l’action, proche des stations d’essence de Hopper ou Ed Ruscha.
Un personnage sans histoire, sans attaches.
Une silhouette qui raconte. Un corps conducteur. Qui conduit le véhicule et par lequel passe le courant. Le personnage principal est peut être la route. La route-cinéma.
Le pare brise devient un écran sur lequel je vois la course des gouttes de pluie, dans lequel saute la séquence des lignes blanches, balayé par les lignes transversales de l’essuie glace. Sur ce film clignotant, sursautant, se joue une incessante partition colorée. Pellicule de vitre incandescente où viennent brûler les phares jaunes et blancs
Quand on oublie ce qu’est une route, et même que l’on conduit, il reste alors la découverte de quelques endroits insoupçonnés de son corps, il reste des formes bleues et jaunes, des points s’échappant hors du cadre. Le pare brise sâle et embué qui les déforme. Pas de quête de liberté, pas de fuite vers le Sud. Pas de rejet de la société de consommation. Calme, concentré sur le droit devant, sur le fait de rester mobile. Une trève, peut être. Un trajet au hasard, pour s’inventer une musique.
Qu’est-ce qui pousse le personnage à reprendre la route ? Ces routes se ressemblent toutes et ne mènent nulle part.

C’est un corps qui parle. Et la musique qu’il doit recomposer.
C’est la musique du hasard. Pas trop d’histoires. Pas trop de musique. Quelques notes, seules, sur le goudron.
Son corps raconte les sensations de la route.

Chaque instant de toi défile sans cesse et sans que tu t’en aperçoives, sauf peut être pour les quelques témoins de cette « éphémérité ».

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