
FR
Ma pratique mêle cinéma expérimental et documentaire. Je produis, tourne et monte des films moi-même, de la bande sonore au montage final. Je travaille également la bande sonore, fréquemment en collaboration avec des musicien.ne.s.
Je produis essentiellement des films courts, qui prennent forme par des expérimentations plastiques, sonores et par l’écriture.
Mes films ne sont pas toujours diffusés/présentés sous la forme de projections – mais parfois sous forme de cinéma sans électricité via des formats analogiques (photogrammes, écriture, pellicules, et performances). L’aspect plastique de mon travail se retrouve également dans cette dimension expérimentale car j’utilise la peinture et le dessin dans mes films, la superpositions, et des filtres placés sur l’objectif.
Chacun de mes projets est issu d’une rencontre – que ce soit avec un être humain ou animal. Le sujet récurrent des relations au vivant dans mon travail vient de mon expérience de dressage des chevaux et de la pratique de la médecine chinoise pour les soigner. Mon travail cinématographique est largement influencé par ces expériences. Dans une approche transdisciplinaire, je m’intéresse aux liens entre éthologie, sociologie et médecines alternatives, et développe une recherche que j’ai nommé « Cinéma ensauvagé » où je développe une réflexion critique et poétique autour de la domestication et du dressage dans notre société.
Je travaille avec un matériel minimaliste et peu intrusif ; ce qui me permets une certaine spontanéité et une proximité avec les individus (essentiellement non acteur.ice.s) que je filme. Je m’inscris dans une lignée de cinéastes expérimentaux (tels que Terayama, ou Bokanowski) dont la structure narrative est moins linéaire, et laisse une place importante aux ambiances sonores. Je collabore parfois avec des musicien.ne.s pour mes bandes sonores, et réalise également des clips pour des projets musicaux.
J’ai développé cette recherche cinématographique à travers l’écriture de publications («Un cinéma sans électricité », « Unbranded : que faire de nos dressages ? ») dans laquelle je mets en rapport l’acte de filmer le vivant avec celui de domestiquer le sauvage. (la posture du cameraman se rapprochant ainsi d’un chasseur capturant (shoot) les « images sauvages » du réel)
Mes textes et ma pratiques sont imprégnés des des écrits scientifiques, philosophiques, ou théoriques d’auteurs tels que Baptiste Morizot, Vincianne Despret, Myriam Bahaffou, et Claudie Hunzinger.
EN
Marine Lahaix is an artist, filmmaker and dressage rider. She studied fine arts at the Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges (France). She obtained a Master of Arts in 2016. She has exhibited her work in different contexts, including the Reina Sofia Museum in Madrid that’s part of the exhibition Poeticas del incabado, curated by Alejandra Riera, and the Biennale of Mulhouse in 2017. She also worked with different artists in Colombia, Norway, and Arab Emirates. As a dressage rider, Marine investigates what she calls a « po-éthique du dressage » (« poethic of dressage »), a reflexion around the limits of dressage, in search of what could be a symbiotic realtionships between humans and other living forms. (and fair comunication between the rider and his/her horse.)
Her practice mixes experimental cinema with documentary. She makes her films by herself from the shooting to the editing. She writes the soundtrack and often works with musicians.
She focuses on the filmmaking device in its plastic and minimal aspects. Using also drawing and painting in her films. her approach tend to an ecology of the film-making and explore its poetic structure. She does not write scenarios, works with people that are not actors. Her films does not always appears through a screening – but also through analogical formats, such as paper, writings, film roll, performances, and other forms of « cinema without electricity ».
She intend to define what makes a film « alive » in the animist meaning of the term «animated». This reflexion about the relationship between humans and other living forms has been widely influenced by dressage of animals, more especially her experience with horse training, and the intention to find alternatives to dressage in its worst domination forms.
Her research about cinema is developped in publications ( « Un cinéma sans électricité », « Unbranded : pour un cinéma ensauvagé « ). In this research, she sees the filmaker as a hunter who would be chasing and shooting wild pictures. She is interested in the connexion between ethology and anthropology and develop an artistic research project that she calls « poethic of dressage ». Indeed, this research question the poetic and ethic concerns of domestication and training in our societies. Her texts and works are inspired by authors such as Baptiste Morizot, Vincianne Despret, Claudie Hunzinger, and Myriam Bahaffou.
Aside her video projects, she paint birds, plants and mountains encontered while hiking and travelling. She uses monotype technique, watercolors and sometimes natural elements (rocks, soil, plants) found on the way. She draws horses during horse shows and horse training clinics. Her series of drawings illustrate her interest for hiking, phytotherapy, ornitology, and bird singing.